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Etre aurevillienne ce n'est pas être d'une Ecole c'est être d'une Race
9 octobre 2008

A propos de Lord Anxious...

L'égalité, l'exécrable égalité, la pierre ponce de l'existence moderne, a passé sur tout, a tout limé, tout rongé et tout diminué... Et c'est au moral aussi bien qu'au physique qu'il n'y a plus de talons rouges.

Je suis né le 2. novembre 1808 - le jour des morts - lors d’une partie de whist à l’hôtel particulier de mon grand-oncle le chevalier de Montressel à Saint Sauveur-le-Vicomte, ma mère en incorrigible joueuse n'avait pas voulu annuler sa traditionnelle partie de carte. Je suis l'ainé de quatre frères, et je suis élévé dans un milieu austère. Mes seules joies d'enfant sont les moments que je passe dans le salon de ma grand-mère ou j'écoute avec un plaisir non dissimulé, les récits de la servante de ma grand-mère, Jeanne Roussel, récits mêlés de tradition, de religion et de sorcellerie, elle sera une de mes sources d'inspiration quand adulte, je deviendrai écrivain. A dix-neuf ans, après avoir perdu tout espoir d'une carrière militaire, je pars à Paris pour terminer mes études secondaires au Collège Stanislas, c'est là que je rencontre  le poète Maurice de Guérin, avec qui je me lie d’une grande amitié qui sera brisée en 1839 par la mort de ce dernier.

Mon bachot en poche, je poursuis mes études à la Faculté de droit de Caen. C’est à cette occasion que je fonde en 1832 la revue de Caen avec mon cousin et ami Trébutien qui est bibliothécaire. Trébutien sera alors mon plus fidéle ami pour le reste de ma vie. C'est aussi à cette époque que je romps tout lien avec ma famille et que je renie mon nom. Je sympathise avec les républicains et ce n'est pas du goût de mes parents. Dans la Revue de Caen, je publie Léa, ma première nouvelle. Le Cachet d’onyx, écrit à la même époque suite à ma déception amoureuse auprès de Louise Cantru des Costils, ne paraîtra que plus tard.

En août 1833, je m'installe à Paris ayant achevé mes études de droit, et ayant également reçu un héritage conséquent de la part du chevalier de Montressel, qui me donne une rente qui va me permettre de vivre une vie de bohème, loin de la vie bien pensante et etriquée de ma catholique de famille.  Je me consacre alors à l'ecriture, mais hélas, le succés n'est pas au rendez-vous. Mon talent n'est pas reconnu. En 1836, je décide de reprendre la particule nobiliaire qui est celle de ma famille. Reçu dans des salons tels que celui de Mme de Fayet et celui de Mme de Vallon, je brille par l’esprit de ma conversation qui faisit aux esprits médiocres, escarbouillés d'étonnement, absolument le même effet que mes gilets écarlates. Brummel et Byron sont mes modèles, je consacre dailleurs une étude à Brummel, publiée par mon cher Trébutien en 1844.

Je collabore alors à plusieurs revues, telles que le Nouvelliste et le Globe, et pendant un an, je suis rédacteur de la Revue du monde Catholique. Paraissent dans divers périodiques l’Amour impossible, la Bague d’Annibal, les Prophètes du Passé, et le Dessous de cartes d’une partie de whist, la première Diabolique. Dès sa publication en feuilleton, Une vieille maîtresse connaît un succès et suscite à la fois succés et polémique, je m'en étonnerais toujours et j'en jouerais dailleurs, ne suis-je pas le plus diabolique des catholiques, comme le dira plus tard Jean Lorrain.

En 1851, je fais la rencontre de la Baronne de Bouglon, mon Ange blanc. Jamais nous ne serons mariés, elle demeure à jamais, mon étenelle fiancée.

C'est aussi à cette époque que je me réconcilie avec ma famille et avec la religion, je deviens alors un pratiquant zélé, comme seul le fils du diable pouvait l'être. Dailleurs les romans que je vais publier le confirmeront aux yeux de ce qui en douteraient. Je suis un homme passionné, en état de lutte incessante contre la faiblesse de ma nature, j'aime le danger, l'enfer m'attire, je le défie, je le nargue et c'est ce qui scandalise dans mon catholicisme. L'ensorcelée, Le Chevalier des Touches et surtout Un prêtre marié, me vaudront la colère de l'église, s'ils avaient pu me mettre au bucher, je crois qu'ils l'auraient fait.

Je publie également mes articles de critiques politiques et historiques, dans le recueil des Oeuvres et des Hommes, et cela pendant prés de cinquante années.

Mes soucis ne s'arrêtent pas là, au déces de mon père, les dettes de ma famille  m'obligent à vendre mes propriétés de Saint-Sauveur-le-Vicomte, je sejournerai alors la plus grande partie du temps à Valognes. C'est là que je vais subir un ultime affront de la part de cette société de meurts de faim et d'égalitaires, mes Diaboliques sont trainées dans la boue et même si le procés se termine en non-lieu,  je ne comprendrai jamais ce monde misérable dans le quel je survis, misérable, oui, parlons en justement de ces Misérables, cette omelette de boursouflure démocratique, lui a t'on intenté un procés?

Je vais terminer ma vie, entourée de Louise Read, ma secrétairee et légataire,  et je serais jusqu'au dernier moment de ma vie, jusqu'au dernier souffle, ce 23 avril 1889, ce dandy falot, issu d'une autre époque, mais d'une époque etincelante, qui aura connu Baudelaire et Byron. J'ai connu bien des malheurs dans ma vie, mais jamis je n'ai jamais oté mes gants blancs.

je demeure comme le dit si bien Montesquiou, ce grand vieillard avec ses redingotes plissées, ses pantalons de casimir clair, ses bottes vernies, ses cravates roses brodées de perles, sa cravache de chambre, et tout cet équipage de dandy falot, dont la teinture barbare atteste que mes grâces datent de loin. Et pourtant, j'apparais superbe, parceque mon génie, et surtout mon caractère servent de supports à mes oripeaux, que je réhabilite et transfigure.

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