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Etre aurevillienne ce n'est pas être d'une Ecole c'est être d'une Race
21 septembre 2008

LE CHEMIN DU LABYRINTHE, Alain DANIELOU, extraits.

(A propos des Méla)

Les plus surprenantes de ces fêtes sont celles dédiées à la déesse dans l’est de l’Inde. Dans un ancien lieu sacré où il ne reste aujourd’hui que des champs, mais où jadis se trouvait un sanctuaire miraculeux, on sacrifie des milliers de chevreaux, chaque famille amenant le sien. Au crépuscule, on leur tranche la tête d’un seul coup de hache ou de cimeterre ; La terre et tous les participants sont couverts de sang. On circule dans un marécage de boue ensanglantée ; les étangs, les rizières deviennent rouges.

            Dans l’Himalaya, ce sont des buffle ou des taureaux que l’on sacrifie. Il faut un expert pour de tels sacrifices car la tête de l’animal doit être tranchée d’un seul coup.

            Les étrangers parlent avec indignation de la barbarie des sacrifices. Ils oublient trop facilement l’horreur discrète des abattoirs. Les sacrifices ont pour but de prendre les dieux à témoin de la cruauté d’un monde où nul ne peut vivre sans tuer, sans dévorer d’autres êtres vivants. L’homme lui aussi doit prendre consciente de la gravité de l’acte de tuer pour éviter de le faire inutilement. En principe, un hindou ne peut manger que de la chair d’animaux qu’il a tué lui-même. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux préfèrent être végétariens. Les bouddhistes font précisément le contraire. Ils ne tuent pas mais mangent de la viande. C’est une religion hypocrite.

            Les bains de sang que représentent les sacrifices créent  une sorte d’exaltation, d’ivresse collective, qui fait penser aux rites dionysiaques, aux bacchantes d’Euripide. Ils assouvissent un des besoins profonds de l’homme et jouent certainement un rôle important dans la psychologie des classes populaires. Cette orgie de sang est une sorte de vengeance envers le monde et les multiples frustrations qu’il impose aux moins favorisés. Cette vendetta assouvie, les hindous retrouvent leur étonnante douceur, leur gentillesse envers les animaux et les hommes. Les brahmanes ne participent pas à ces fêtes populaires. Toute violence leur est interdite. Les guerriers et les princes peuvent y assister mais n’y prennent pas part. leur violence doit s’exprimer dans l’art de la chasse, prélude de celui de la guerre, qui sont d’autres formes d’ivresse meurtrière.   

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